Mort de Ted Kennedy: avalanche d'hommages aux Etats-Unis et dans le mondeLa
mort mardi du sénateur démocrate américain Edward "Ted" Kennedy,
dernier patriarche du clan Kennedy et "lion" de la gauche américaine, a
provoqué une avalanche d'hommages aux Etats-Unis et dans le monde
entier. "Edward M. Kennedy -- le mari, le père, le grand-père,
le frère et l'oncle que nous aimions tant -- est mort tard mardi soir
chez lui à Hyannis Port", son fief du Massachusetts (nord-est), a
annoncé la famille Kennedy."Ted" Kennedy, était le benjamin des
neuf enfants du banquier américain Joe Kennedy et de Rose Fitzgerald,
un "clan" fortuné catholique et démocrate d'origine irlandaise dont les
deux membres les plus éminents, le président "JFK" et son frère Bob,
ont été assassinés dans les années 1960. Seule leur soeur Jean, 81 ans,
est encore en vie.Ted Kennedy rejoindra ses deux frères au
cimetière militaire d'Arlington, près de Washington, où la tombe du
président assassiné est surmontée d'une flamme qui brûle en permanence,
a indiqué la famille.La dépouille du sénateur sera transportée
jeudi de sa maison à Hyannis Port à la bibliothèque John F. Kennedy de
Boston où se déroulera une cérémonie privée vendredi, précédée de
l'exposition publique de sa dépouille.Les funérailles du
sénateur auront lieu samedi matin dans l'immense basilique Notre-Dame
du perpétuel secours à Boston. Sa dépouille rejoindra ensuite le
cimetière d'Arlington.Le président Barack Obama - un proche du
défunt - prononcera une oraison funèbre dans la basilique avant de
retourner sur son lieu de villégiature sur l'île de Martha's Vineyard,
a annoncé un responsable de son administration.Le président américain n'assistera pas à l'enterrement au cimetière d'Arlington, selon ce responsable.M.
Obama, visiblement ému, a rendu hommage à "une figure unique dans
l'histoire américaine", lors d'une déclaration depuis son lieu de
vacances de Martha's Vineyard, tout près de la maison familiale des
Kennedy. "Pour sa famille, il était un gardien, pour l'Amérique, le
défenseur d'un rêve".Barack Obama a demandé que les drapeaux
américains soient mis en berne à la Maison Blanche et sur tous les
bâtiments du gouvernement fédéral.Surnommé le "Lion du Sénat",
icône de la gauche américaine, Ted Kennedy avait fait de la santé et de
l'éducation ses deux grands chevaux de bataille et présidait la
commission de la Santé au Sénat. Son décès intervient en pleine
bataille pour réformer le système de l'assurance maladie.Son
"rêve" d'un "système de santé de qualité pour tous les Américains
s'accomplira cette année", a affirmé la présidente de la Chambre des
représentants, Nancy Pelosi.Né le 22 février 1932 à Boston, il a
représenté le Massachusetts au Sénat sans interruption depuis son
élection en 1962, dans les rangs démocrates, au siège laissé vacant par
son frère John Fitzgerald Kennedy, devenu président avant d'être
assassiné en 1963.Juriste, diplômé de l'Université de Harvard,
Ted Kennedy était resté dans l'ombre politique de ses frères aînés
jusqu'à l'assassinat de Robert, en juin 1968, durant la campagne
présidentielle, pour devenir ensuite peu à peu un porte-drapeau de la
gauche américaine.Connu pour son tempérament de bon vivant, il
personnifiait aussi l'opulence et l'élitisme. Au point, selon ses
détracteurs, que les scandales de sa vie privée lui auront coûté
l'accession aux plus hautes fonctions. Il n'a ainsi jamais obtenu
l'investiture de son parti pour l'élection présidentielle.L'ancien
président américain Jimmy Carter (1977-81), qui fut son adversaire lors
de la primaire démocrate de 1980, a salué "une vie entièrement dévouée
(...) aux pauvres".Mais Ted Kennedy a aussi souffert des
nombreuses tragédies qui ont frappé le "clan". A la fin de sa vie, il
s'était attiré l'admiration de tous dans le combat sans trêve qu'il a
mené contre le cancer qui l'a finalement emporté.Il y a deux
semaines seulement, le 11 août, la soeur de Ted, Eunice Kennedy
Shriver, était décédée à 88 ans. Le sénateur, qui avait été opéré en
juin pour une tumeur au cerveau diagnostiquée en 2008, n'avait pu
assister aux funérailles.A l'étranger, le Premier ministre
britannique Gordon Brown a notamment estimé qu'il serait regretté sur
"chaque continent", tandis qu'à Rome, le journal du Vatican a déploré
"ses prises de position en faveur de l'avortement".