La cité des étoiles est entièrement camouflée dans un bois très vaste et très touffu. .Question de sécurité paraît-il...A l'entrée on nous a fait attendre 3/4 d'heure. .Le guide avait "un peu" de retard. C'était paraît il un ancien général ou colonel de l'armée rouge et l'entraîneur de certains cosmonautes français. .Enfin apparut un petit bonhomme qui nous fit signe de le suivre. Certains voulurent au préalable aller au toilettes...Pourquoi est-ce que je parle de ce détail trivial ? Parce que les toilettes curieusement étaient totalement dépourvues d'éclairage ..Donc on était soit dans le noir total ce qui pose des problèmes pratiques soit on ouvre en grand les portes ce qui en pose d'autres...On n'a pas réussi à avoir l'explication...Question de sécurité (?) .Finalement on nous dit que dans le monde il y a avait des problèmes certainement plus graves..
L'homme expliquait en russe et Olga traduisait...Mais comme elle pataugeait dans les termes techniques le guide se mit à accompagner ses propos par des gestes et là étonnant on comprenait tout.. Le type était une sorte de génie.. En plus il était très drôle (un don de comique formidable ). Nous avons passé deux heures très intéressantes à tout point de vue. Nous avons vu toutes les installations d'entraînement dont la réplique du vaisseau Soyouz et de la station spatiale Mir. Et bien sûr la gigantesque centrifugeuse.
L'homme termina par un emphatique discours ( en russe ) sur l'indéfectible amitié franco-russe depuis l'escadrille Normandie-niémen, en passant par les cosmonautes français (les meilleurs, enfin après les russes bien sur ), Il nous chargeait de transmettre ce message au peuple français etc...En même temps son visage riait et ses yeux pétillaient de malice...Plus tard Olga nous a dit ne pas avoir tout traduit car il y avait parfois des propos risquant de choquer les oreilles des dames (?).
Dans l'après midi visite du Kremlin. Je pensais que c'était un endroit sinistre en fait c'est très beau, charmant, bucolique, des églises décorées des pelouses, etc...Les bureaux de Poutine et Medvedev ont un petit côté ...rassurant.
Poutine n'aurait fait qu'un innovation : y installer des toilettes ce qui permet aux touristes d'y rester le temps qu'ils le souhaitent.
Un mot sur les repas. Tous les restaurants où on nous sommes allés étaient superbes car d'anciens palais des princes du temps des tzars et restaurés (si l'on peut dire ).
Dans toute la Russie on ne se casse pas la tête au point de vue gastronomique. Les repas sont servis à toute allure, 30 à 35 minutes maximum. La devise étant paraît il : un bon service est un service rapide. Pas question de rêvasser sur une assiette à moitié pleine : on suppose que vous avez fini et l'on embarque l'assiette. Même chose si vous vous absentez 30 secondes. Les restaurants sont faits pour manger et nous pour traiter des affaires, parler ou draquer. Il n'y a toujours qu'un seul menu et il n'est jamais affiché. Donc on confronte nos opinions : c'est du poisson ? à mon avis c'est du poulet.. Je ne crois pas peut-être du boeuf. Et comme le personnel ne parle que russe...Mais en général c'est plutôt bon et bien préparé. .Un petit détail sur l'eau : en aucun endroit elle n'est potable. Même dans les hôtels il est interdit de la boire. Cela ne sert qu'à se laver. On importe des quantités considérables d'eau minérale...
Le lendemain visite à 80 km de Moscou du monastère de la Trinité Saint Serge considéré comme le Vatican de l'Eglise orthodoxe russe.
En route il y eut quelques arrêts où on nous fit découvrir la campagne russe et ses pittoresques datchas, villégiature des Moscovites. Désireux d'en savoir un peu plus je m'écartai du groupe et tombai sur un village composé d'isbas sombres en bois d'apparence plutôt sinistre. Mais pourtant en m'approchant j'ai remarqué que certaines étaient artistement décorées ce qui modifiait quelque peu l'impression première.
Au monastère beaucoup de popes la plupart replets avec leur femme et leur 4 ou 5 gosses. Je cherchais un sosie de Raspoutine et j'en trouvai un mais au moment où je voulais le photographier il m'a ostensiblement tourné le dos. Plus tard on m'expliqua : pour photographier qui que ce soit ici il faut lui donner un billet de banque. J'avoue, dans ma grande naïveté ne pas y avoir pensé. Beaucoup de boutiques vendant des cartes postales, des icônes , des livres pieux mais curieusement à des prix très bas ( 5 fois moins que dans des boutiques moscovites). Bien sûr toujours de superbes églises.
Après une croisière sur la Moscova, beaucoup moins intéressante mais c'est une opinion personnelle que celle sur la Néva,
nous arrivâmes au monastère de Novodiévitchi. Notre guide retrouva la parole pour nous raconter qu'en 1812 l'Antéchrist (le diable ayant comme chacun sait pris les traits de Napoléon ) battant en retraite avait fait mettre le feu au monastère. Mais avec héroïsme les nonnes avaient réussi à éteindre l'incendie. Mais angoisse ...Le monstre ne voyant plus de fumée n'allait il pas revenir sur ses pas pour parachever son oeuvre destructrice ? Alors un prince voisin (j'ai oublié son nom ) mit le feu à son propre palais afin de tromper l'ennemi.
Puis en veine de confidence la belle Olga nous parla de religion. C'est alors que j'appris qu'en dehors de l'autorité papale et du célibat des prêtres il y avait des différences avec les catholiques ( les orthodoxes ne croient pas au purgatoire par exemple ce qui me fit penser à des films sur l'inquisition où les inquisiteurs posaient entre autres la question : crois tu au purgatoire ? Maintenant j'en comprenais la signification.
Olga nous parla du baptême. Le futur baptisé était entièrement nu, puis on le recouvrait ensuite d'une robe. Elle dit qu'elle avait été baptisée il y a quelques années avec sa mère. Un malotru ( non ce n'était pas moi ) a dit d'un ton égrillard qu'il aurait aimé assister à la cérémonie. Ce qui obligea Olga à préciser que la nudité s'appliquait aux bébés et non aux adultes.
Au pas de charge ( il était 16 h 50 et le cimetière gardé comme une forteresse fermait à 17 heures ).nous avons visité le cimetière attenant où se trouvaient les tombes de Gogol, Tchekhov, Molotov, Lebed, Khrouchtchev, Eltsine , Rostropovitch et Raïssa Gorbatchev...J'ai pris une photo de chacun à toute allure ce qui fait que la plupart sont ratées. La tombe d'Eltsine est assez singulière. En tout et pour tout un gigantesque drapeau tricolore en pierre.(c'est lui qui avait pris la décision d'abandonner le drapeau rouge).Sans savoir pourquoi cela m'a fait penser à une tortue.
En soirée il était prévu une représentation du célèbre cirque de Moscou. On nous a dit que pour une raison ..enfin sans raison...ce n'était pas possible mais que nous verrions un autre cirque, beaucoup mieux ..(?).
Bloqués comme à l'habitude dans les embouteillages nous sommes arrivés en retard. Le groupe a trouvé le spectacle merveilleux, féerique. J'avoue que je partageais cette impression lorsque j'étais enfant ou adolescent. Mais depuis j'ai vieIlli...
D'après les guides leur terreur est d'avoir un groupe italien à diriger. En effet, ils parlent fort, s'agitent beaucoup et surtout posent beaucoup de questions et tous en même temps. La migraine assurée en fin de journée. aussi essaie t'on de les refiler aux débutantes. Une forme de bizutage en quelque sorte. Il est vrai que le soir au restaurant de l'hôtel la dizaine d'Italiens faisait plus de bruit que les 5 ou 600 asiatiques ou slaves.
La matinée du dernier jour fut consacrée à visiter le GOUM le grand magasin de Moscou esthétiquement superbe. pour le reste il est du niveau de certains grands magasins parisiens. Un adieu à la place rouge. On remarque qu'aux alentours du GOUM se promènent des sosies parfaits de Nicolas II, Lénine, Staline et Brejnev qui moyennant finance consentent à se faire photographier.
Si j'avais eu une caméra j'aurais réalisé un petit film avec pour légende : contrairement à ce que prétend la propagande occidentale, Lénine et Staline sont toujours vivants., la preuve….
Subsistent de la période communiste (ou tzariste ) une foule de règlements rigides, tatillons en ce sens qu'il ne laissent aucune place à l'erreur, la négligence ou à des évènements imprévisibles. Pour s'adapter ou simplement survivre les Russes sont devenus des rois du système D.
A l'hôtel, il nous a été remis à l’arrivée une sorte de laissez passer où figure nom et numéro de chambre. Chaque fois deux cerbères pas commodes ( mais pas trop musclés ) nous les réclament et les examinent minutieusement. Par contre lorsque l'on redescend il n'est rien demandé, ce qui est logique. Mais alors que se passe t'il lorsque quelqu'un oublie le fameux sésame dans sa chambre ? Il ne peut plus remonter. Il pourra passer des heures à la réception pour expliquer son cas cela ne servira à rien. Personne ne voudra prendre la responsabilité d'enfreindre le règlement. Alors que faire ? Elémentaire...Emprunter la carte d'une autre personne , remonter dans sa chambre et récupérer le fameux papier.
A 15 heures, libérer les chambres. A 15 heures pile (et non 15 h 01 ) on frappe violemment à la porte. Et trois femmes de chambre massives , maussades et chargées d'aspirateurs nous intiment (en russe mais c'est explicite) l'ordre d'évacuer les lieux. Je suppose qu'en cas de résistance on ne risque pas le goulag mais un naïf pourrait se poser la question.
Donc départ en bus et en route pour l'aéroport...
La belle Olga posait un problème au groupe en ce sens qu'elle marchait à l'allure d'une sportive qui s'entraîne pour les jeux olympiques avec quelques chances de médaille. Aussi dans l'aéroport de Moscou le spectacle de la troupe de sexagénaires qui tentait de suivre en traînant de lourdes valises aurait pu être pathétique mais en apparence il n'intéressait pas la foule cosmopolite qui envahissait le hall de départ. Finalement Olga s'arrêta nous montra vaguement une direction et nous dit portes 45 à 48. Ensuite elle nous précisa que NATIONAL TOUR nous remerciait et nous souhaitait un bon retour.(apparemment elle n’avait pas d’avis personnel sur la question ). Et elle disparut de notre vue sinon de notre mémoire.
Les onze voyageurs commencèrent par reprendre leur souffle .Il y avait le temps : l'avion ne partait que dans trois heures. Puis une vague inquiétude que faire ? Aucune trace des numéros indiqués par notre guide. Et comme partout tout est écrit en lettres cyrilliques. .Certains d'entre nous tentèrent de s'informer. auprès d'employés qui ne parlaient que le Russe et quelques mots d'Anglais. Ils ne se comprirent pas. La seule indication était le panneau lumineux indiquant les heures des vols en partance .Certains supposèrent que sur ce tableau apparaîtrait les chiffres 45 à 48 et que là des portes s'ouvriraient.
Une petite heure se passa ainsi. Je ne partageais pas l'optimiste général. Je me promenais cherchant une indication. Puis soudain j'entendis parler français. C'étaient deux jeunes filles qui comme nous prenaient le vol pour Paris. Elles n'en savaient pas plus que moi mais l'une d'elle parlait anglais et finit par trouver un employé qui comprenait cette langue. Tout s'éclaircit. Nous n'étions pas au bon endroit enfin pas tout à fait il fallait entrer plus avant dans le hall et là nous trouverions les fameuses portes. Il restait encore deux heures mais il fallait tout de même se dépêcher car les contrôles étaient longs et tatillons. Je rejoignis mes collègues pour leur expliquer. Ils avaient l'air de douter un peu. Mais je me décidai et tous les quatre (Armelle, moi et les deux valises )suivirent les deux jeunes filles. Après quelques hésitations les autres nous emboîtèrent le pas. Alors commença une longue série de contrôles...Combien ? Je ne sais plus dix ou douze. Présenter les passeports un peu partout. Fouille à tous niveaux y compris les chaussures à enlever comme à la mosquée...Passage aux rayons X aux détecteurs de métaux, de mensonge (là je fabule ).Le tout dura une bonne heure. Mais nous avons eu de la chance paraît-il car on ne nous fit pas ouvrit les valises..
Finalement repos dans l'avion , mais air conditionné un peu trop froid ce qui m'occasionna un gros rhume qui m'empoisonna l'existence pendant une bonne semaine.
Je me pose une question. J'ai ramené 200 roubles en souvenir. Dans ce cas puis-je être qualifié de roublard ?
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